La sagesse de Michel David

Je suis un fidèle lecteur du chroniqueur Michel David. J'aime son sens historique, sa connaissance intime et encyclopédique de l'Assemblée nationale, son humour subtil, la profondeur de sa culture générale et son français impeccable. Tout ça pour vous dire que sa chronique du 28 avril 2009, Les orages désirées, est une pièce d'anthologie. Sa perspective historique nous donne des clefs pour comprendre la stratégie de Jean Charest face à la fonction publique.

Perspective historique :

Les confrontations avec les syndicats du secteur public ont généralement bien servi les gouvernements libéraux. En 1973, Robert Bourassa a remporté sa victoire la plus écrasante après avoir fait emprisonner les chefs des trois grandes centrales. En 1989, il avait relancé une campagne électorale qui tournait à la catastrophe en mettant la population en demeure de choisir entre l'intérêt public et celui des syndicats.

Stratégie de Jean Charest :

Dans ce contexte, la perspective d'un nouveau front commun des syndicats du secteur public, qui laisse présager des négociations aussi mouvementées qu'il y a quatre ans, n'est peut-être pas pour déplaire au gouvernement. «Levez-vous vite, orages désirés...», écrivait Chateaubriand.

Ça me donne froid dans le dos.

Un social-démocrate à la chefferie de l'ADQ ?

Tel que mentionné dans un récent billet, Gilles Taillon est un social-démocrate qui tente de prendre le contrôle de l'ADQ. Du moins, c'est l'opinion de plusieurs blogueurs de droite. Aujourd'hui, cet "homme de gauche" a officialisé sa candidature à la chefferie de l'ADQ.
Le camarade Taillon sera secondé par son compagnon de route François Bonnardel.
Leur slogan : Patron du monde entier unissez-vous !

Sans rire, Gilles Taillon a soutenu l'abolition des CPE lorsqu'il était président du Conseil du patronat du Québec :

Le Conseil du patronat du Québec propose d’abolir les garderies à 5 $ et de verser l’argent ainsi économisé directement aux familles en leur octroyant une allocation de 5000 $ par enfant de moins de quatre ans.(source)

Pour se différencier idéologiquement, l'ADQ devra se tourner vers des positions tel que l'abolition des CPE, le retour de l'enseignement religieux à l'école publique, la limitation des prestations d'aide sociale et la privatisation partielle (pour commencer) d'Hydro-Québec. Pour l'instant l'ADQ est une version miniature du Parti libéral du Québec, un peu plus à droite mais tout autant contre la souveraineté du Québec.

La délinquance conservatrice

Tory times are tough times. Les temps sont durs pour le respect de la loi au Canada. Les conservateurs de Stephen Harper affichent un mépris assumé pour les lois qui ne vont pas dans le sens de leurs intérêts. Voici des exemples de délinquance conservatrice :

-Violation de la loi électorale : Le parti conservateur a violé la loi électorale lors de l'élection de 2006.

-Violation de la loi sur les élections à date fixe : La dernière élection fédérale n'aurait pas eu lieu si Stephen Harper avait respecté l'esprit de sa propre loi.

-Violation de la Charte des droits et libertés : Le gouvernement conservateur contrevient à la constitution dans le cas d'Omar Khadr selon un récent jugement de la Cour fédérale.

Délinquant, menteur et hypocrite voilà comment je décris Stephen Harper. Il se fait champion de la loi et de l'ordre, en fait ce n'est qu'une façade. Semblable au trafiquant qui administre une pizzeria pour livrer sa cocaïne dans l'espoir de ne pas se faire remarquer... subtil comme un 2X4.

When will you die ?

Quand j'entend Dick Cheney justifier la torture, j'ai envie d'actualiser les paroles de Morrissey :

The kind people
Have a wonderful dream
Dick Cheney on the guillotine
Cause people like you
Make me feel so tired
When will you die ?

Dans la version originale, Morrissey s'adresse à Margaret Thatcher. Le titre de la chanson : Margaret at the Guillotine. C'est une très belle chanson, vous pouvez l'écouter ici.

Surréalisme adéquiste

Il y a aura course à l'ADQ. Éric Caire et Christian Lévesque sont officiellement candidats et Gilles Taillon est candidat de facto.

Personnellement, je ne parierais pas 2$ sur Christian Lévesque. Il se fait varloper par Bleu Québec, Vincent Geloso et Les Bleus. La Sainte-trinité conservatrice du Québec : les adéquistes, libertariens et les conservateurs fédéraux. Autrement dit son chien est mort. D'autant plus que Christian Lévesque c'est un nobody à Montréal.

Les commentaires les plus surréalistes viennent des blogueurs libertariens. Vincent Geloso et Suburbain lucide en fument du bon : Gilles Taillon est un social-démocrate. Gilles Taillon social-démocrate ! L'ex-président du conseil du patronat !? Geloso : je veux le nom de votre pusher.

Québécois : fermez vos gueules !

Voilà ce que pense l'impayable blogueur Guillaume du site Les bleus :

Par contre, les interventions de ces deux journalistes, qui débutent aux alentours de la onzième minute de l'entrevue, étaient tout simplement inacceptables. Quand Nathalie Petrowski affirme "je ne dirais pas que cette première partie m'a réconcilié avec le Canada" et que Josée Legault prétend que "le rapatriement de la constitution est vécu [au Québec] comme un bris de confiance, comme un affront" - et ce ne sont que quelques exemples de leurs propos - on est bien loin des positions insidieuses et pernicieuses auxquelles Radio-Canada nous a habituées. On nage plutôt en pleine propagande ouvertement souverainiste, et ce aux frais des contribuables de surcroît. (source)

Pour les conservateurs, la liberté d'expression ne s'applique pas aux Québécois. Le site Les bleus est une véritable poubelle idéologique pour les blogueurs de droite.

La destruction créatrice

Selon la légende, Néron serait le responsable du grand incendie de Rome en 64. L'objectif était de détruire pour reconstruire une Rome plus grandiose. Les victimes, de simples dommages collatéraux.

Les libertariens sont prêts à laisser mourrir toutes les entreprises en difficultés pour créer un capitalisme grandiose. L'amputation des fonds de pensions, le chômage, les faillites personnelles, les familles qui perdent leur propriété ne sont que dommages collatéraux. Pour ces émules de Néron, l'intervention de l'État ne fait que corrompre la grande œuvre de destruction créatrice de la main invisible.

Évasion fiscale : le coût de la prohibition

La Grande-Bretagne pourrait économiser 15 milliards d'euros chaque année en mettant fin à la prohibition des drogues. C'est en tous cas ce qu'affirme une étude publiée la semaine dernière par l'association antiprohibitionniste Transform.(source)

Pour l'instant, impossible taxer un seul dollar de la vente de stupéfiants. Les seuls gagnants de la prohibition sont les trafiquants. Ils s'en mettent plein les poches à l'abris de l'impôt. Malgré les milliards engloutis dans la guerre à la drogue, la consommation mondiale est stable depuis la fin des années 90. A l'instar de l'abstinence sexuelle, la prohibition est un remède inefficace contre les maux de notre temps.

Se rendre à l'évidence

Le président Barack Obama a ordonné lundi la levée des restrictions sur les voyages et les transferts d'argent des Américano-Cubains vers leur pays d'origine, marquant un premier assouplissement de la politique américaine envers l'île depuis son arrivée au pouvoir. (source)

Il était temps que nos voisins se rendent à l'évidence. L'embargo américain contre Cuba est un échec : l'isolement de Cuba a contibué au maintient de la dictature. L'hostilité américaine a renforcé la position de Fidel Castro dans l'île. La stratégie des petits pas est sage : une levée unilatérale de l'embargo pourrait bousculer le régime cubain. Néanmoins, Barack Obama pose un pas dans la bonne direction.

Ah ! Oui, on a des légumes (bis)

Une autre perle provenant des Bleus:

...Malheureusement, les solutions proposées par le Bloc sont déplorables. Elles incluent la révision à la baisse du nombre d'heures travaillées requises pour être éligible, l'abolition du délai de carence de deux semaines et la majoration des prestations. Or, ce n'est pas de ce côté qu'il faut se pencher, mais bien vers celui de l'abolition pure et simple du régime de l'assurance-emploi... (source)

L'auteur des ces lignes doit vivre chez ses parents pour tenir des propos aussi immatures. L'abolition de l'assurance-emploi, je n'en reviens pas ! Je vois déjà une explosion de la criminalité et les files à perte de vue à la soupe populaire. Avant d'écrire des énormités, faudrait commencer par payer ses factures.

Ah! Oui, on en a des légumes

Bonne nouvelle : le Québec est autosuffisant dans le domaine de la production de légumes. Des nostalgiques de Maurice Duplessis tentent de faire revivre le Parti conservateur du Québec. Les bleus, blogue quasi-officiel du Parti conservateur du Canada au Québec, soutiennent cette renaissance de l'autoritarisme et de l'obscurantisme. Voici un aperçu de leur programme politique :

-Chômage : Valorisation du retour des femmes à la maison.
-Justice : Réactivation de la loi du cadenas.
-Finances publiques : Abolition des ministères de l'éducation et de la santé.
-Famille : Amendement du code civil pour rétablir l'autorité du père sur la famille.
-Énergie : Privatisation d'Hydro-Québec.

Quand il ne reste plus rien, il reste toujours la nostalgie...

La bourse politique

Marché municipal
En hausse : Louise Harel
En baisse : Gérald Tremblay

Marché provincial
En hausse : Raymond Bachand
En baisse : Michèle Courchesne

Marché fédéral
En hausse : Michael Ignatieff
En baisse : Stephen Harper

Marché religieux
En hausse : L'athéisme
En baisse : Le catholicisme

Marché idéologique
En hausse : L'intervention de l'État dans l'économie
En baisse : La destruction créatrice

La pertinence du syndicalisme

Les institutions sont fondées sur des valeurs. En tant que social-démocrate, je suis déçu des récents déboires de la FTQ.

La répartition de la richesse et le droit d'association ne sont pas compatibles avec la fraude. Ce n'est pas négociable. Le syndicalisme se base sur la confiance mutuelle. Les travailleurs non-syndiqués sont souvent sceptiques envers les syndicats et les évènements récents ne font rien pour les rassurer.

Poutant, le syndicalisme est toujours pertinent. Au nom de la crise, des gouvernements et des entreprises s'entendront pour diminuer les conditions de travail, pour baisser les salaires, pour couper dans les programmes sociaux et pour liquider les sociétés d'états. Dans ce contexte, les syndicats servent de contre-poids face aux entreprises et aux gouvernements. Un travailleur seul ne pèse pas lourd dans la balance.

La période de questions

Je regarde assidûment la période de questions qui est diffusée en direct sur le site web de l'Assemblé nationale. Depuis le début de la 39ième législature, François Legault se démarque par sa pertinence et son aplomb. Que se soit dans le dossier de la fiscalité, du trou de 40 milliards ou du processus de nomination de Michael Sabia à la CPDQ, le député de Rousseau fait mouche. Monique Jérôme-Forget paraît bien pâle face à son vis-à-vis de l'opposition officielle. Du côté du parti ministériel, la meilleure performance revient à Jacques Dupuis. C'est un véritable fier-à-bras, son agressivité n'a d'égale que sa mauvaise foi.

Un courronement à l'ADQ ?

Assiterons-nous à un courronement à l'ADQ ? Pour l'instant, Éric Caire n'a aucun compétiteur. Cette absence de compétition a un impact sur la couverture de cette course : elle passe innaperçue.

Dans la blogosphère les chicanes de Bleu Québec prennent plus de place que la course à la chefferie. Bleu Québec n'a pas pris que Les bleus (site de blogueurs très proches du Parti conservateur du Canada) critiquent la qualité du français de François Bonnardel. Antoine Robitaille a remarqué cette guéguerre, pour ensuite se faire insulter par Bleu Québec. Antoine Robitaille a répliqué avec un excellent billet. Patrick Lagacé en a rajouté et MisterP a pêté sa coche : il est victime de persécution. Ne voulant pas être en reste, Vincent Geloso traite Pierre Morin de malade mental.

Ce qui me frappe, au-delà des coups de gueules, c'est la division du mouvement conservateur au Québec. Les divisions entre adéquistes, conservateurs fédéraux, libertariens, autonomistes et fédéralistes sont plus visibles depuis les dernières élections fédérales et provinciales. Si la tendance se maintient, Éric Caire deviendra chef d'un parti moribond miné par son manque de crédibilité en février 2010.

Pourvu que ça dure !

Souverainiste fatigué

Je suis un souverainsite fatigué d'entendre les mêmes rengaines fédéralistes :

-Le fruit n'est pas mûr pour des négociations constitutionnelles : Si le fruit n'est pas mûr 19 ans après l'échec de Meech, autant nous dire la vérité, le reste du Canada ne veut pas modifier la constitution point à la ligne.

-Le Québec a besoin de la péréquation pour financer ses programmes sociaux : Qu'est-ce qui nous garantie que nous recevrons toujours la plus grosse part de péréquation ? La formule de calcul change avec la couleur du parti au pouvoir. Qui aurait dit que l'Ontario deviendrait une "province pauvre" ? Est-ce que la péréquation existera dans 10 ans ?

-Les québécois ne votent pas selon des critères rationnels, ce sont les émotions qui dictent leurs choix : C'est l'argument qui était servi pour expliquer pourquoi les femmes n'avaient pas le droit de vote. C'est pourtant rationnel pour un peuple de rejeter un parti politique qui coupe dans ce qui le garde vivant : la culture.

-La souveraineté c'est dépassé, c'est un combat des années 70 : Attendez de voir le jugement sur la loi 104 qui porte sur l'accès des allophones aux écoles anglophones. Si les plaignants remportent leur cause devant la Cour Suprême, comment faire pour protéger ce qui reste de la loi 101 ? La clause dérogatoire ? Je doute que Jean Charest en ai le courage.

La souveraineté c'est dépassé, nous sommes à l'époque de la globalisation : Justemment, un Québec indépendant pourrait négocier et signer les traités internationaux qui le concerne en fonction de ses intérêts.

Un bonne nouvelle

Pour les chrétiens la bonne nouvelle est ce qui désigne l'annonce de l'évangile.
Pour moi, une bonne nouvelle c'est la hausse subite des demandes d'apostasie au Québec. J'espère que ce mouvement prendra de l'ampleur, l'église catholique doit être mise à sa place : dans les livres d'histoire.