Guerre de mots

L'éditorial d'André Pratte, Le nettoyage politique, est une tentative de lier les souverainistes québécois à la tragédie qui a suivi l'éclatement de la Yougoslavie. Nettoyage politique, c'est une façon polie de traiter les indépendantistes de fascistes. Son titre nous rappelle les nettoyages ethniques.

Il associe la cession des plaines d'Abraham à une campagne de décanadisation du Québec qui serait organisée par le mouvement souveraniste. Je vous rappelle que les souverainistes ne sont pas au pouvoir. Un bras de fer entre Québec et Ottawa au sujet de la cession des plaines ce n'est pas pour demain et Monsieur Pratte le sait.

Cet éditorial sous-entend que les gens qui désigneraient le Canada comme une nation qui existe indépendemment du Québec seraient les complices de cette conspiration. Ça fait beaucoup de monde.

Je reconnais que les souverainistes québecois sont des citoyens canadiens comme les autres au sens de la loi. Toutefois, il est légitime de se réclamer de nationalité québecoise, tout autant que de se définir comme canadien ou les deux à la fois. Voilà une vertu québecoise : la tolérance.

Les souverainistes ne veulent pas détruire la culture canadienne, ils veulent construire une citoyenneté québécoise.